Conduire un scooter : quelles obligations et règles à respecter en France ?

Le permis AM s’impose pour piloter un scooter 50 cm³ dès 14 ans, sauf pour celles et ceux nés avant 1988, qui échappent à cette obligation. Depuis l’été 2022, impossible d’ignorer les gants homologués : chaque conducteur et passager doit s’y soumettre, sous peine de sanction immédiate. Dès janvier 2025, le contrôle technique entre enfin en vigueur pour les deux-roues motorisés, après maints reports. Un oubli d’assurance ou d’équipement adéquat ? L’immobilisation du scooter peut tomber sans préavis.

Qui peut conduire un scooter en France aujourd’hui ?

En France, la conduite d’un scooter n’a rien d’improvisé : elle repose sur deux critères majeurs, la cylindrée et l’âge du conducteur. La loi trace des lignes nettes, sans zone grise. À 14 ans, un jeune peut enfourcher un scooter 50 cm³, à condition d’avoir décroché le permis AM, anciennement BSR. Ceux nés avant 1988 gardent toute latitude pour rouler sans démarche particulière.

Les choses évoluent dès 16 ans avec le permis A1, nécessaire pour piloter un scooter entre 50 et 125 cm³, ouvrant aussi l’accès à certaines motos de faible puissance. Quant au permis B, détenu depuis au moins deux ans, il offre le droit de monter sur un 125 cm³, à condition de compléter une formation de sept heures, mêlant théorie et pratique.

Voici comment se répartissent les principaux types de permis pour les scooters :

  • Permis AM : réservé aux moins de 50 cm³, accessible dès 14 ans.
  • Permis A1 : pour les 50 à 125 cm³, dès 16 ans.
  • Permis B + formation 7h : permet d’utiliser un 125 cm³ après deux ans de permis B.
  • Permis A2 : motos et scooters jusqu’à 35 kW, accessibles à partir de 18 ans.
  • Permis A : toutes cylindrées et puissances, après deux ans de permis A2.

Au-delà de 125 cm³, le cadre légal devient plus strict. Le permis A2 donne accès aux modèles jusqu’à 35 kW dès la majorité, tandis que le permis A, après deux ans d’expérience en A2, ouvre la voie à toutes les puissances. Chaque catégorie vous fait franchir un cap, avec des exigences et des responsabilités qui montent d’un cran à chaque étape.

Permis, assurance et équipements : ce que la loi impose aux conducteurs

Prendre la route en scooter ne s’improvise pas. La législation encadre chaque détail, du permis jusqu’à la plaque fixée à l’arrière. Avant même de tourner la clé, souscrivez une assurance responsabilité civile : c’est la condition minimale pour circuler. Beaucoup choisissent des protections supplémentaires, comme le tiers étendu ou l’assurance tous risques, mais seule la garantie de base reste indispensable face à la loi.

Les équipements ne laissent aucune place à l’approximation. Le casque homologué, les gants certifiés CE : ni le conducteur ni le passager ne peuvent s’en dispenser. Un simple contrôle, une négligence, et l’amende tombe. D’autres accessoires, blouson renforcé, chaussures montantes, éléments rétro-réfléchissants, ne sont pas exigés mais réduisent nettement les blessures en cas de chute. Le gilet réfléchissant, à garder à portée, doit être porté lors d’un arrêt d’urgence.

Depuis avril 2024, le contrôle technique s’impose à tous les deux-roues motorisés. Il intervient tous les trois ans à partir de la quatrième année du scooter. Freinage, éclairage, pollution, bruit : chaque aspect est vérifié. Quant à la plaque d’immatriculation, elle doit être lisible, conforme et solidement fixée, sous peine de verbalisation.

Transporter un passager reste possible, mais sous conditions précises : deuxième selle, repose-pieds, poignées et, pour les enfants dès cinq ans, un système de maintien spécifique. Respecter ces règles protège chacun et évite de s’exposer à des sanctions immédiates.

Règles de circulation et comportements à adopter sur la route

Conduire un scooter demande de jongler en permanence entre vigilance et rigueur. Le code de la route fixe un cadre précis, que l’on roule en 50 cm³ en centre-ville ou en 125 cm³ sur des axes plus rapides. Impossible d’emprunter l’autoroute avec un 50 cm³ : la loi, la puissance limitée et la sécurité l’interdisent formellement. Seuls les détenteurs d’un permis adapté, sur un scooter d’au moins 125 cm³, peuvent rejoindre ces voies.

La circulation entre les files, longtemps tolérée, s’encadre désormais strictement avec le décret n°2025-33. Elle n’est permise que sur les routes à deux fois deux voies, limitées entre 70 et 130 km/h, et sous réserve de respecter la signalisation. Hors de ces axes, dépasser les files expose à une sanction immédiate.

Les zones à faibles émissions (ZFE) ajoutent une autre contrainte. Certains scooters, arborant une vignette Crit’Air 3, n’ont plus accès aux grandes métropoles comme Paris, Lyon ou Grenoble. Avant de s’y aventurer, mieux vaut vérifier que son certificat Crit’Air est en règle, sous peine de sanction sans appel.

En selle, chaque geste compte : maintenir la distance de sécurité, utiliser systématiquement les clignotants, surveiller les angles morts. Les limitations de vitesse, la priorité donnée aux piétons, la vigilance constante sont autant de réflexes qui sauvent la vie au quotidien.

Femme portant un gilet réfléchissant attachant son casque près de son scooter

Ce qui va changer pour les scooters en 2025 : anticiper les nouvelles obligations

2025 amorce une nouvelle phase pour les scooters en France. Le décret n°2025-33 affine la réglementation, mais le grand bouleversement concerne le bruit. Désormais, tous les scooters et motos neufs devront répondre à la norme sonore CEE-ONU R41.05. Autrement dit, le niveau de bruit à l’échappement sera mesuré selon des critères renforcés, afin de limiter les nuisances et d’aligner la France sur ses voisins européens.

Les constructeurs ajustent leurs modèles en conséquence, qu’il s’agisse de revoir l’échappement ou d’améliorer l’isolation phonique globale des deux-roues. Les utilisateurs verront donc disparaître des concessionnaires les scooters les plus sonores, tandis que les contrôles lors de l’immatriculation deviendront plus stricts. Cette évolution vise à rendre la circulation urbaine plus apaisée, particulièrement dans les centres-villes et quartiers résidentiels.

Autre nouveauté d’ampleur : le contrôle technique, introduit en avril 2024 pour tous les deux-roues motorisés, s’appliquera progressivement à tous les scooters. Ce rendez-vous triennal vérifie le freinage, l’éclairage, la pollution, et désormais l’acoustique des véhicules concernés. Cette étape supplémentaire oblige chaque propriétaire à anticiper l’entretien et le suivi de son scooter, sous peine de sanctions immédiates.

Ce nouvel arsenal réglementaire s’inscrit dans une démarche d’amélioration de la sécurité et du cadre de vie urbain. À chaque achat, entretien ou renouvellement, intégrer ces nouvelles règles devient incontournable. L’horizon se dessine : plus de sécurité, moins de bruit, et une mobilité urbaine qui se réinvente à chaque virage.