L’évolution technologique des camions porteurs de 26 tonnes

En 2019, l’Union européenne a fixé la barre haut : les camions porteurs de 26 tonnes, longtemps incontournables sur nos routes, doivent désormais baisser drastiquement leurs émissions de CO2. Face à cette exigence, les constructeurs n’ont plus le luxe d’attendre : l’électrique et l’hydrogène deviennent des priorités concrètes, pas de simples promesses sur catalogue.

L’avenir du camion porteur, ce n’est plus seulement une question de puissance ou de gabarit. Tout se joue sur trois fronts : l’autonomie réelle, la capacité de chargement et l’accès aux infrastructures de recharge. Les industriels s’activent : en France comme en Allemagne, des flottes pilotes de camions zéro émission arpentent déjà de longs axes routiers. Les premiers retours d’expérience font bouger les lignes et accélèrent la généralisation de ces modèles qui, hier encore, relevaient de la science-fiction.

Pourquoi les camions porteurs de 26 tonnes sont au cœur de la révolution énergétique

Le camion porteur 26 tonnes n’est pas qu’un mastodonte de la route. Il s’impose comme l’outil logistique par excellence, capable de relier les centres-villes aux périphéries et de desservir les zones urbaines sans perdre en capacité. Cette polyvalence fait de lui un véritable pivot pour le transport routier : ni trop massif, ni trop restreint, il couvre la majorité des besoins là où le tracteur traditionnel atteint ses limites.

La réglementation impose sa cadence : les fabricants accélèrent le passage des camions porteurs du diesel à l’électrique ou à l’hydrogène. Renault Trucks, Scania, DAF : tous alignent des modèles plus propres. Le PTAC 26 tonnes reste la référence, permettant d’optimiser chaque trajet tout en respectant les contraintes d’accès aux zones à faibles émissions. Ce segment se transforme ainsi en véritable terrain d’expérimentation pour les innovations énergétiques.

Les professionnels du transport de marchandises observent, comparent, et s’adaptent. Les gestionnaires de flotte, eux, décortiquent l’offre : quelle autonomie ? Quelles infrastructures disponibles ? Quel coût sur la durée ? Face à la diversité des modèles, du diesel de nouvelle génération aux versions électrifiées ou hybrides, le choix n’a jamais été aussi ouvert. Renault Trucks avance avec sa gamme E-Tech, DAF et Scania proposent déjà des solutions hybrides ou tout-électrique.

La réussite de la transition énergétique repose sur la capacité à massifier les camions 26 tonnes électrifiés. La filière explore plusieurs options, à travers :

  • la transformation de véhicules déjà en circulation (rétrofit)
  • l’installation de bornes de recharge à haute puissance sur les grands axes
  • l’évolution du réseau de distribution pour s’adapter à ces nouvelles contraintes

Chaque avancée sur ce segment influence directement l’ensemble de la logistique nationale et bouscule les habitudes du secteur.

Électrique ou hydrogène : quelles avancées techniques transforment vraiment le secteur ?

Les camions électriques de 26 tonnes sont désormais une réalité sur le marché. Les progrès des batteries lithium-ion, qui dépassent parfois 350 kWh, offrent des autonomies de 250 à 350 km selon les modèles. Renault Trucks, avec sa gamme E-Tech, occupe le terrain ; Volvo et MAN misent sur des plateformes modulaires, capables d’accueillir plusieurs packs de batteries. À l’usage, le moteur électrique fait la différence : le couple maximal est disponible instantanément, idéal pour les livraisons en milieu urbain.

De leur côté, les camions hydrogène gagnent du terrain. Mercedes-Benz, Hyundai, Toyota : chacun affine ses prototypes. L’autonomie grimpe à 600 km, et le ravitaillement ne réclame que quelques minutes. La pile à combustible produit de l’électricité à partir d’hydrogène, sans pollution à l’échappement. Designwerk et Iveco avancent sur des usages spécifiques, notamment là où recharger une batterie s’avère compliqué.

Voici un aperçu des solutions techniques actuellement testées ou déployées :

  • Camion hybride diesel-électrique : adapté aux longues distances, il combine le meilleur des deux mondes
  • Camion GNV ou bio-GNV : pour diminuer la consommation de carburant et l’empreinte carbone
  • Utilisation croissante du B100, un biocarburant issu du colza, pour répondre à la demande de solutions alternatives

Les transporteurs doivent jongler avec les contraintes : autonomie, disponibilité des stations de recharge ou de ravitaillement, adaptation à leur activité. Les avancées dans les batteries lithium-ion et les piles à combustible laissent entrevoir de nouveaux modèles économiques, conciliant efficacité et sobriété énergétique.

Réduction des émissions, autonomie, recharge : les nouveaux standards environnementaux

La réglementation européenne abaisse régulièrement les seuils maximaux d’émissions de gaz à effet de serre. Pour les camions porteurs de 26 tonnes, longtemps synonymes de motorisation diesel, la mutation est devenue inévitable. La transition vers des camions zéro émission s’accélère sous la pression des instances européennes et du ministère de la Transition écologique en France. Les zones à faibles émissions (ZFE) forcent la main aux transporteurs : il faut choisir, et vite, les solutions adaptées à leur activité.

Face à cette dynamique, les constructeurs multiplient les innovations. Les camions électriques atteignent désormais 200 à 350 km d’autonomie, largement suffisant pour les tournées urbaines et périurbaines. Les modèles à hydrogène, quant à eux, franchissent la barre des 500 km, pour un plein réalisé en moins de 20 minutes. La recharge rapide s’impose comme un paramètre clé, tout comme la longévité des batteries, parfois garantie jusqu’à huit ans selon les marques.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : un camion électrique 26 tonnes consomme en moyenne entre 100 et 120 kWh pour 100 km, d’après l’ADEME. Les versions diesel récentes, conformes à la norme Euro 6, limitent leurs émissions, mais restent malvenues dans les centres urbains soumis à des restrictions.

Le secteur évolue à vive allure. Le rythme du renouvellement des flottes dépend autant des décisions des collectivités que de l’implantation de bornes de recharge rapide. Les innovations s’enchaînent, dictées par l’ambition de conjuguer efficacité logistique et réduction de l’empreinte environnementale.

Camion ancien et nouveau électrique de 26 tonnes au depot avec ingénieurs

Des projets innovants qui inspirent déjà la logistique de demain

Sur le terrain, l’heure n’est plus aux promesses. Plusieurs grands noms du transport routier de marchandises opèrent déjà des camions porteurs de 26 tonnes nouvelle génération, parfaitement adaptés à la distribution urbaine et à la logistique régionale. Le groupe Jacky Perrenot livre pour Carrefour et Franprix dans Paris à l’aide de camions électriques et hydrogène utilisés au quotidien. Les résultats sont là : réduction des nuisances sonores, baisse des émissions en centre-ville, meilleure intégration dans les ZFE et retour positif des riverains.

Voici d’autres cas d’application concrets :

  • Le groupe Delanchy mise sur le bio-GNV pour transporter les produits frais, s’inscrivant dans une filière compatible avec les enjeux de transition énergétique
  • Chez Point P et Groupe Berto, c’est le camion hydrogène qui a été choisi pour les livraisons de matériaux, afin de profiter d’une autonomie supérieure sur les trajets interurbains

Ces initiatives montrent qu’il est possible d’embrasser la transition énergétique sans perdre en efficacité. L’optimisation du TCO (coût total de possession) devient un argument de poids pour investir dans l’achat de camions électriques au détriment du diesel. Les constructeurs, de Daimler à Hyvia en passant par Hyliko, tissent des alliances avec chargeurs et transporteurs pour fiabiliser la logistique urbaine et régionale. L’objectif : ancrer durablement les nouvelles motorisations et ouvrir la voie à un transport de marchandises urbain plus sobre, plus propre, et prêt à affronter les défis de demain.